Le petit rat : Vous vivez à Rio de Janeiro, la ville de la samba et du carnaval. Pourquoi avez-vous choisi la danse classique et
contemporaine?
Mayara Magri : J’ai toujours aimé la danse, mais quand j’ai eu l’occasion de faire de la danse classique à 8 ans je suis tombée amoureuse
de cet art. La danse contemporaine est un bon complément au classique qui reste mon objectif premier.
Le petit rat : Depuis quand dansez-vous?
Mayara Magri : J’ai commencé
la danse huit ans, grâce à un projet de l’École Petite Danse, ici, à Rio de Janeiro. J’ai commencé à participer aux compétitions de danse à partir des 10 ans. Après que je ne voulais pas une autre vie! (Rires)
Le petit rat : Quand avez-vous décidé de passer le concours de Lausanne ?
Mayara Magri : En juillet de l’année dernière j’ai participé au
Festival de danse de Joinville, à Santa Catarina. J’ai dansé le pas de deux du cygne noir et j’ai gagné le prix de la meilleure danseuse du Festival. Cela m’a permis d’aller en Argentine, pour un
autre concours où il y avait une place à gagner pour le prix de Lausanne et j’ai gagné !
Le petit rat : Qu’est-ce que vous attendiez de ce concours ?
Mayara Magri : J’ai toujours voulu participer au prix de
Lausanne, j’en avais entendu parler, je savais que c’était de qualité tant au niveau de la compétition que de l’organisation. En plus, l’opportunité de gagner une bourse pour étudier la danse à
l’étranger est quelque chose qui n’existe pas ici au Brésil.
Le petit rat : C’était la première fois que vous veniez en Europe?
Mayara Magri : Oui c’était la première fois et j’espère la
première d’une longue série (rires).
Le petit rat : Vous êtes venue seule à Lausanne?
Mayara Magri : Je suis venue avec le directeur de La Petite Ecole
de Danse, Stephen Darzi et mon professeur de danse Patricia Salgado. Ma famille ne pouvait venir car c’est un voyage très cher.
Le petit rat : Revenons en arrière. Vous envoyez vos vidéos, ils vous sélectionnent. Quelle est votre réaction ?
Mayara Magri : Ma réaction a été beaucoup de bonheur et
d’anxiété. Depuis que j’avais reçu le prix de Codoba (voir troisième question), je me suis mise à beaucoup travailler, 6 heures par jour du lundi au samedi. La formation a été intense, épuisante,
mais très enrichissante.
Le petit rat : Votre premier jour à Lausanne ? C’était comment ?
Mayara Magri : J’ai été impressionnée par la structure du
concours, l’organisation est merveilleuse. La ville de Lausanne est calme et il y fait très froid, c’est très différent de Rio de Janeiro! Les rues sont vides et les gens sont très polis! j’ai
aimé visiter Lausanne, j’espère y revenir souvent.
Le petit rat : Qu’est-ce que vous avez appris durant ce concours ?
MMayara Magri : J’ai beaucoup appris des enseignants. Ils étaient très exigeants, notamment en cours. On a dû apprendre à danser notre variation en classe. C’était
d’excellents professionnels de la danse. Je me suis fait beaucoup d’amis au concours tout en ne sachant pas parler japonais, ni français, ni anglais. Heureusement je communique grâce à Facebook
avec eux, on échange des photos et des petits messages c’est cool.
Le petit rat : Quelle était l’ambiance entre les candidats ? Vous avez rencontré des gens sympas ?
Mayara Magri : J’ai rencontré des gens qui avait un grand coeur.
Il y avait de la rivalité mais tout le monde avait le même stress. Je me suis fait beaucoup d’amis pendant Lausanne.
Le petit rat : Puis vous apprenez que vous êtes sélectionnée. A quoi pensez-vous à ce moment là ? « Est-ce que je peux gagner le premier prix ?
Est-ce que je vais gagner le premier prix? »
Mayara Magri : Il y a eu un court moment pendant lequel j’ai
pensé à gagner. Je pensais surtout à mieux danser que la veille. J’étais contente de moi et satisfaite de ma variation, je ne pensais pas au prix.
Le petit rat : Comment s’est passée la finale ? Étiez-vous stressée ?
Mayara Magri : J’étais plus nerveuse que la veille, mais
suffisamment concentrée pour faire du bon travail. J’ai été très inquiète pour ma danse. J’ai été très heureuse ensuite.
Le petit rat : Vous avez choisi de danser la variation de Swanilda. Avez-vous aimé cette variation ?
Mayara Magri : Bien sûr. Coppélia est un ballet joyeux
et dynamique. J’ai pu partager avec le public, c’était un vrai moment de bonheur. Sur scène j’étais à l’aise, je n’ai pas eu de soucis, j’ai juste aimé danser.
Le petit rat : Quel grand rôle vous aimeriez danser ?
Mayara Magri : En fait je voudrais danser le plus de ballets possibles pour apprendre à jouer des personnages différents. Peut-être
faudrait il que j’apprenne d’abord les ballets qui me posent des difficultés d’interprétation, ce serait des défis.
Le petit rat : Qu’avez-vous ressenti durant votre variation en contemporain?
Mayara Magri : Le solo Traces est merveilleux et la musique est vivante, la chorégraphie est belle. J’ai été très heureuse de
danser le solo de Cathy Marston.
Le petit rat : Quel est votre chorégraphe préféré, quelles sont les oeuvres que vous aimez ?
Mayara Magri : Quand j’ai choisi Traces, j’en ai découvert plus sur le travail de la chorégraphe, dont j’ai beaucoup aimé le
travail. C’était merveilleux car j’ai eu la chance de répéter et de travailler avec elle. Mon chorégraphe préféré est Balanchine. J’aime ses ballets Sérénade, Thèmes et variations,
et bien d’autres…
Le petit rat : Vous avez gagné un prix. Qu’allez-vous en faire ?
Mayara Magri : Je vais le garder, c’est d’une grande valeur pour moi, c’est tout mon travail, qui, grâce à Dieu a été récompensé. Je vais
garder l’argent pour plus tard quand j’en aurai besoin, pour le dépenser à bon escient.
Le petit rat : Avez-vous été repérée par une compagnie ou une école ?
Mayara Magri : Le Royal Ballet a été très intéressé. Cela tombe bien parce que c’était un de mes objectifs.
Le petit rat : Et quand vous ne dansez pas ?
Mayara Magri : Lorsque que je ne danse pas, j’aime rester à la maison avec ma famille, regarder un film et manger les bon petits plats de
ma maman. J’adore aller au cinéma.
Le petit rat : Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Mayara Magri : Je veux faire partie d’une grande compagnie de danse, qui voyage beaucoup et qui ait un grand répertoire classique. Je
meurs d’envie de travailler dans ce que j’aime vraiment.
Le petit rat : Merci beaucoup Mayara pour avoir pris le temps de répondre à mes questions. Je vous souhaite plein de belles choses pour votre
avenir dans la danse et espère que vous vous y épanouirez.
Entretien traduit du portugais. Relu par Mayara Magri. Crédits photos : prix de Lausanne et collection personnelle de Mayara Magri.
Pour revoir la finale du prix de Lausanne, suivez le lien. Mayara danse dans les parties 3 et 7.
Merci pour cette jolie interview 🙂
J’espère que ça va se concrétiser pour elle du côté du Royal Ballet, elle le mérite.
Merci de citer le traducteur puisqu’il ne s’agit pas de vous !
Ah… Petit Rat so lucky, tu reçois des commentaires tellement agréables pour ton travail…
Merci pour cette interview, j’espère qu’on aura la chance de revoir bientôt son joli sourire sur les scènes européennes !