Paquita est un ballet qui provoque en moi une émotion toute particulière. La dernière fois que je l’ai vu date de 2001, un soir de janvier, avec ma mère qui m’avait offert une place de première catégorie pour Noël. Je l’avais vu avec Marie Agnès Gillot, Jean-Guillaume Bart et Yann Saïz dans le rôle d’Inigo. Un très beau souvenir. Je me souviens très bien de
cette soirée. Ce sentiment est mêlé à un autre, celui-ci plus pratique. Paquita est un ballet que j’ai beaucoup dansé, du moins le deuxième acte. C’est un ballet difficile on en prend
plein les pieds, plein les cuisses. Mais je l’adore ! C’est un ballet où l’on peut pleinement s’exprimer, où chaque pas est un vrai plaisir. Il y en a pour tous les goûts, tours, petite batterie, grand adage, grands sauts. J’y aime toutes les variations. C’est pour moi un très très beau ballet. Voilà dans quel état d’esprit je me suis rendue à Garnier.
J’ai finalement vu la même distribution que j’avais vu en séance de travail quelques jours plus tôt. La soirée fut belle. Les deux interprètes étaient très bien, leur interprétation des rôles étaient juste. Je les ai tout de même sentis un peu crispés, l’envie de faire propre à certains moment, m’a gênée. Je préfère parfois la fouge à la cinquième parfaite. Bullion est un perfectionniste de ce côté là et je l’ai trouvé un peu tendu. C’est dommage car il a beaucoup travaillé le rôle, a réussi à trouver un visage de prince, je n’en disais pas autant quand je l’avais vu dans le rôle d’Abderahmane dans Raymonda. Emilie Cozette souffre de la même chose, elle veut faire propre. Ceci elle met très bien en valeur ses jolis bas de jambes.
Paquita est un des rares ballets « heureux » finalement. Paquita et Lucien tombent amoureux, échappent à un assassinat, elle découvre sa noble naissance et peut
épouser l’homme qui l’aime. La fête est toujours au rendez vous, à tous les tableaux. C’est un ballet réjouissant, toutes les variations pétillent. Emmanuel Thibault fut parfait dans le pas de trois du premier acte. Je ne suis pas grande fan de l’interprétation de Nolwen Daniel et de celle de Muriel Zusperreguy, j’ai préféré la fluette Myriam Ould-Braham. Le corps de ballet est très bien réglé au deuxième acte.
L’adage est très réussi, passage très difficile, surtout vu tout ce qui a été dansé avant. Les deux solistes sont très applaudis, Paquita est un grand ballet de démonstration classique
qui permet de voir tout ce qu’un soliste a dans le ventre et peut offrir au public tant d’un point de vue technique que d’un point de vue de la pantomime et de l’interprétation. Une fois de plus, le duo Bullion/Cozette est parvenu à me raconter cette belle histoire. Je vais sans doute retourner voir une autre distribution, celle avec Marie Agnès. Même si mes souvenirs sont lointains, je veux voir 10 ans après ce que ça donne.
- Distribution du 20 octobre 2010
PAQUITA | Emilie Cozette |
LUCIEN D’HERVILLY | Stéphane Bullion |
INIGO (Chef des Gitans) | Yann Saiz |
PAS DE 3 | Nolwenn Daniel Muriel Zusperreguy |
PAS DE 3 | Emmanuel Thibault |
DONA SERAPHINA | Stéphanie Romberg |
DON LOPEZ DE MENDOZA (Gouverneur Espagnol) | Guillaume Charlot |
LE COMTE D’HERVILLY (Le père de Lucien) | Emmanuel Hoff |
LA COMTESSE | Béatrice Martel |
Edouard Marie Deldevez et Ludwig Minkus |
Musique, version réalisée par David Coleman |
Pierre Lacotte | Adaptation et chorégraphie d’après Joseph Mazilier et Marius Petipa (Opéra national de Paris, 2001) |
Luisa Spinatelli | Décors et costumes |
Philippe Albaric | Lumières |
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