Macbeth, mise en scène de Laurent Pelly

Le théâtre des Amandiers a ouvert sa saison avec un des plus beaux textes de Shakespeare, Macbeth dans la traduction de Jean-Michel Desprats, mis en scène par Laurent Pelly. Avec Thierry Hancisse de la Comédie Française, Marie-Sophie Ferdane, Pierre Aussedat, Emmanuel Daumas, Rémi Gibier, Benjamin Hubert, Eddy Letexier, Régis Lux, Laurent Meininger, Ronan Rivière, Fabienne Rocaboy, Jean-Benoît Terral, Damien Vigouroux.
Macbeth
Dans cette nouvelle mise en scène, Laurent Pelly s’est attaché à travaillé une métaphore qui file durant toute la pièce, celle du noir. Texte, décors, lumières et costumes participent de ce travail sur l’obscurité. Les décors sont faits de murs de parpaings modulables. A la fin de chaque scène, le rideau se baisse, ce qui rend l’action très lisible et facile à suivre. Tous habillés de noirs, la lumière fumée blanche cache les visages des personnages. C’est à mesure de la pièce, que l’œil s’habituera aux silhouettes, aux bribes de visages, à leurs profils, et le spectateur avancera dans sa connaissance du caractère vil de Macbeth.
Macbeth 2
Pelly n’oublie pas les ressorts comiques de la pièce. Ainsi les trois sœurs, sorte de Moires tissant le destin de Macbeth, sont des hommes, presque nus, avec des sous-vêtements de femmes rembourrés et de longs chapeaux pointus. Leurs voix nasillardes et l’excellent jeu des trois comédiens, amènent le rire, notamment dans la scène du chaudron. Lady Macbeth et son exubérance est aussi d’une franche drôlerie qui tourne au rire jaune quand son obsession de se laver les mains devient permanente.
La pièce est servie par d’excellents comédiens. Bien sûr, Thierry Hancisse y est brillant mais tous ses partenaires le lui rendent bien. On a la sensation d’assister à quelque chose de grandiose. La pièce est tenue de bout en bout par une tension, qui traverse la scène, dans tout ce noir et ne nous lâche pas une seconde. La noirceur de l’âme humaine prend place et nous fait frémir du début à la fin.
Excellente soirée passée avec Youssef, et que nous n’oublierons pas de sitôt.

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