Ma bayadère en trois actes

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Il est des semaines qui sont merveilleuses pour moi car elles sont remplies de danses diverses et variées. Les quatre derniers jours furent de ces moments, car La Bayadère fait partie non
seulement des grands ballets classique du répertoire, mais a une saveur particulière pour moi. Je crois que c’est le ballet que je connais le mieux, je connais chaque pas, chaque variation,
chaque note de la musique et cela bizarrement me laisse une certaine liberté d’appréciation car je choisis ce que je regarde. Je vais vous raconter ma Bayadère…

 

  • Acte I, les 30 ans de l’AROP

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Pour fêter ses 30 ans l’AROP avait fait une demande spéciale à Brigitte Lefèvre; assister à une pré générale de la Bayadère. La généreuse Brigitte Lefèvre nous a donc offert ce merveilleux
cadeau. Je m’en vais à l’Opéra avec mon amie F*** qui allait découvrir pour la première fois un ballet classique. Quoi de mieux que La Bayadère pour découvrir le ballet classique? En plus à
l’Opéra de Paris, avec toute l’histoire de ce ballet. Tout était réuni pour passer une très belle soirée. Et ce fut le cas.Il y avait une ambiance particulière ce soir, on sentait la salle très
attentive, très à l’écoute de chaque note de musique. Le spectacle était magistral, les artistes se sont donnés comme pour une vraie représentation. On sentait ce plaisir de partager un moment
unique, car c’est unique que l’Opéra ouvre ses portes pour une pré-générale.  Comme à son habitude, Aurélie Dupont nous a offert une prestation incroyable. Nicolas Le Riche est un Solor absolument
tragique dans son destin forcé. Dorothée Gilbert s’incarne dans une Gamzatti tenace et malicieuse, rayonnante de beauté et de grâce. Les trois danseurs forment un magnifique trio pour le plus
grand plaisir du public. Mon amie F*** est émerveillée devant ces beautés d’orient. C’est vrai qu’il suffit de quelques secondes pour être transporté dans ce pays imaginaire, on ferme les yeux,
quelques secondes, on les rouvre et toute la magie est là; les éléphants, les esclaves, les tigres, les paillettes, les palais orientaux, les fakirs, les manous, puis encore un battement de cils
et là nous nous retrouvons au pays des ombres. Tout est blanc, doux, les gestes sont délicats. On entre dans les rêveries de Solor et on se laisse bercer.  Les bulles de champagne de
l’entracte furent toutes aussi légères que les ombres du troisième acte. J’en repars donc comblée.

 

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  • Acte II, première représentation

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  Lundi, première de La Bayadère avec une distribution tout différente de celle de vendredi. A distribution différente, soirée différente. La première sera assurée par José Martinez, Agnès
Letestu et Emilie Cozette. En fait c’est comme si on nous racontait une autre histoire, car l’interprétation est tout à fait différente. Ici on est dans un conte avec deux personnages
extraordinaires, au destin extraordinaire. La fougue de José Martinez, la fragilité d’Agnès Letestu en font deux héros de roman. Les sauts de José sont toujours accomplis avec la même sensibilité
très classique. c’est pourquoi leur couple est si bien accordé. Mon coup de coeur va à Mathias Heyman absolument bouleversant en idole dorée. Ses sauts sont superbes, sa grâce est infinie, sa
musicalité est telle qu’on en serait jaloux… La descente des ombres est parfaitement réglée. Pas une erreur, juste les voiles flottants des danseuses qui forment une féerie avec un imaginaire
où tous les possibles semblent accessibles.

 

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  • Acte III, au milieu d’un rêve

 

Je ne me lasse donc jamais de La Bayadère. Elle me transporte, elle fait partie des ballets qui me replongent dans une enfance perdue de petite fille, de petit rat. A voir tous ces douceurs
d’orient, mon coeur est transporté et ne peut qu’être ému devant une telle beauté.Je crois que je pourrais m’endormir en rêvant de Solor et à me remettre à croire au prince charmant venu de loin.

NB: J’ai été sévère avec Mathilde Froustey dans nombreux de mes articles. Je l’ai vu dans deux rôles différents, la manou et la deuxième ombre. Je l’ai trouvé époustouflante. Mais j’ai aussi
compris ce qui me gênait chez elle. Je trouve qu’elle s’intègre assez mal dans un corps de ballet. Elle est déjà marquée par son style, et en cela, je ne la trouvait pas particulièrement
brillante. Mea culpa donc, faites qu’elle soit vite nommée première danseuse.

 

 

 

 

 

  • Distribution de la pré générale du 14 mai 2010

 

Nikiya Aurélie Dupont
Solor Nicolas Le Riche
Gamzatti Dorothée Gilbert
L’Idole dorée Alessio Carbone
L’Esclave Yann Bridard
Manou Charline Giezendanner
Le Fakir Allister Madin
Le Rajah Eric Monin
Le grand Prêtre Richard Wilk
Soliste Indienne Sarah Kora Dayanova
Soliste Indien Yann Saiz
1ère Variation Sabrina Mallem
2è Variation Mathilde Froustey
3è Variation Marie-Solène Boulet

 

 

  • Distribution du 17 mai 2010

 

17 MAI 2010 À 19H30

 

Nikiya Agnes Letestu
Solor Jose Martinez
Gamzatti Emilie Cozette
L’Idole dorée Mathias Heymann
L’Esclave Audric Bezard
Manou Mathilde Froustey
Le Fakir Allister Madin
Le Rajah Eric Monin
Le grand Prêtre Yann Saiz
Soliste Indienne Sabrina Mallem
Soliste Indien Audric Bezard
1ère Variation Ludmila Pagliero
2è Variation Mélanie Hurel
3è Variation Eve Grinsztajn

 

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Ma bayadère en trois actes:

 

Il est des semaines qui sont merveilleuses pour moi car elles sont remplies de danses di …

2 réflexions au sujet de “Ma bayadère en trois actes

  1. mimylasouris says:

    Je n’ai pas de places pour cette saison, mais la Bayadère que j’avais vu à Bastille constitue, je crois, mon grand ballet classique préféré. Letestu et Martinez, deux personnages d’un
    conte oriental, c’était exactement ça. Enfin tout de même, vu le nombre d’éloges que j’ai entendus, la distribution Leriche- Dupont doit être une tuerie…

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