Quel bonheur que ce documentaire! Après ma conférence d’il y a deux semaines, voilà la réalisation en acte
de la danse expressive allemande. Deux anciennes danseuses de Pina Bausch Jo Ann Endicott et Bénédicte Billiet ont décidé de remonter Kontakthof, création de 1978, avec des adolescents débutants
en danse. En 2008, la pièce avait été remontée avec des seniors (65 ans). Les deux danseuses s’attaquent à une sujet délicat, les adolescents. et de surcroît qui n’ont jamais ou très peu fait de
danse. On est tout de suite plongé dans l’ambiance des répétitions. Au début les adolescents sont mal à l’aise avec cette danse où il faut donner beaucoup de soi. On les sent nerveux à cran. Joy
(l’ado choisie pour le rôle principal) est d’une émouvante fragilité au début de l’expérience et le simple fait de marcher en s’imaginant amoureuse est trop difficile pour cette jeune femme. Jo
Ann Endicott tente de lui transmettre les émotions qu’elle a vécues, ses poils qui se hérissaient, elle avait très froid. C’est cela la danse de Pina Bausch. C’est l’essence même de l’expression.
Elle explore tous les sentiments jusqu’au bout et les adolescents s’en trouve boulversés. Comment se déshabiller en plein jour en moins de cinq minutes sur une scène quand notre corps change tous
les jours ? Comment supporter que l’on nous touche ce corps que l’on a pas encore eu le temps de s’approprier ? Il y a des scène poignantes comme cette répétition de la jeune Kim qui doit se
forcer à rire et qui désespère de ne pas y arriver. Peu à peu, derrière la caméra et à travers les mots de Pina, Jo et Bénédicte, les corps se transforment, les émotions naissent, les corps
dansent, l’histoire se raconte et cela devient beau. La nouvelle version de Kontakthof n’a rien à envier aux autres, elle entre dans l’histoire de la danse par la grande porte. La scène finale me
fait monter les larmes. Pina Bausch pleine d’émotions remet à chacun une rose et un baiser, comme un dernier au revoir. Superbe hommage à cette grande dame dont l’absence est un grand vide dans
le monde de la danse aujourd’hui.
- Les rêves dansants sur le net
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projet, nous dit qu’aujourd’hui la fusion entre les deux troupes est parfaite. L’objet de la séance est de retravailler les passages qui n’ont pas fonctionné (deux duos) et de faire ensuite un
filage en accéléré. De ce que je vois, c’est qu’une nouvelle fois la scénographie est très belle, comme toujours chez Preljocaj. Beaucoup d’idées, d’accessoires, et une utilisation de l’espace
intéressante. Je redoute la construction en tableau. Les duos sont en tous très physiques, très athlétiques, c’est là aussi une habitude du chorégraphe aixois. Je suis donc pressée de voir ce
spectacle mardi.
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