Gala du Miami City Ballet

Le miami city ballet aux étés de la danse

© Les étés de la danse

Quelle soirée ! Après la générale prometteuse d’hier soir, c’est pleine de joie que je rejoins Ariane D*** pour aller à la soirée de Gala du Miami City Ballet. Devant le Châtelet, je m’amuse des tenues des américaines, sooooo chic pour cette soirée. J’aime bien quand ça joue le jeu à fond et là on peut dire que je suis servie.

La soirée s’ouvre avec Symphony in Three Movements et dès que le rideau s’ouvre, la diagonale de jeunes femmes en justaucorps blanc en impose. J’entre tout de suite dans
cette chorégraphie où les bras et les jambes sont tout de suite mis dans un répertoire jazz. La musique de Stravinsky permet aux danseurs d’attaquer dans une énergie forte, qui me cloue tout de suite au fond de mon siège. Là encore, comme hier, j’ai le souffle coupé sur des ensembles parfaitement réglés. Les diagonales et les lignes se multiplient à mesure des tableaux qui se succèdent. Ce que j’apprécie c’est qu’on est complètement embarqué dans un délire chorégraphique. Pas d’histoire, juste de la danse. Les justaucorps mettent en valeur les danseuses, pas moyen de tricher, il faut que ce soit impeccable. Et ça l’est je peux vous le dire ! Au milieu de chorégraphies très géométriques, viennent danser des couples avec une aisance et une énergie différente. Des ondulations viennent se glisser dans les corps, les dos se placent différemment. Les bras tranchent l’espace, les mouvements s’animalisent, tout s’éveille comme les instruments d’un orchestre symphonique. C’est très impressionnant de voir l’énergie engagée par la troupe à la fin du ballet. Conquise je le suis et les applaudissements généreux sont bien mérités.

Symphony-in-Three-Movements-Miami-City-Ballet-c-The-George.jpg

© Les étés de la danse

J’attendais beaucoup d’Afternoon of a Faun. J’adore cette pièce. Robbins a l’intelligence de prendre un danseur à la place de l’animal. Les gens qui ne connaissent rien à la danse et qui sont plein de clichés quant au monde du ballet, ne savent pas à quel point un danseur peut être sensuel. La scène est simple, une salle de danse. Au sol, un danseur se repose, replié sur lui même tel un chat. Il s’éveille. La tenue met en valeur ce corps athlétique et musclé. Une danseuse arrive dans la salle. Entre eux il se passe quelque chose de chimique, une tension, une attraction très forte. Bon le problème c’est que ce soir là, je reste un peu sur ma faim de ce côté là. C’est très propre, trop? Cela manque cruellement de sensualité et de passion à mon goût. J’ai un souvenir Le Riche Abbagnato, complètement géniaux, qui a eu du mal à être effacé par la performance de ce soir. C’est bien dansé, c’est très bien dansé, mais c’est un peu fade, cela n’a pas beaucoup de goût.

Afternoon-of-a-Faun.jpeg

© Les étés de la danse

Une fois encore ce soir, la Tarentelle remplit ses promesses ! Explosif, plein de sourires, plein de coup de tambourins, en l’espace de 7 minutes on est plongé au
coeur de Napoli. Les deux interprètes sont encore plus en forme qu’à la générale d’hier. Les sauts sont amples et retombent à merveille en cinquième. Le couple semble complice. Leur musicalité est vraiment éblouissante et ce genre de musique ne vous laisse pas la possibilité de faire une erreur. Il faut taper sur le temps dans le tambourin, sauter sur l’accent pour retomber pile sur la note. Il faut danser sur la partition, jouer de malice, amuser le public. Hier le public applaudissait entre les variations. Ce soir le couple ne lui laisse même pas le temps de respirer, il le happe, moi la première, et ne le lâche pas jusqu’à la fin. Un pur moment de joie…

Tarentella-Mary-Carmen-Catoya-et-Renato-Penteado-©-The-Geo

© Les étés de la danse

Le Ballet Imperial m’avait un peu laissée sur ma faim hier, dans le sens où je n’avais pas été convaincue par Mary Carmen Catoya qui m’avait glacée pendant tout le long
du ballet. Chacune de ses apparitions sur scène était assez désagréables. Aujourd’hui il faut oublier tout cela, la belle est en grande forme, affiche un sourire à toute épreuve et devient une vraie impératrice balanchinienne. J’apprécie d’autant plus la chorégraphie que je l’ai bien en tête d’hier, elle est pleine de subtilités, de petits pas sautés, glissés, de regards appuyés, de piqués suspendus, suivis de petits sauts battus qui font toujours leur effet. Je prends encore beaucoup de plaisir à voir ce ballet.

Ballet-Imperial-Mary-Carmen-Catoya-et-Renato-Penteado-©-Th

© Les étés de la danse

La soirée se termine sur la terrasse du Châtelet autour d’un repas et de discussions de balletomanes avec A*** et D***. Gros débat sur Guillem, j’attends avec impatience le mail de D*** qui va la voir à Londres prochainement et qui doit me donner ses impressions. En tous les cas, c’est bien ici la plus belle loge de Paris !

  • Distribution du 06 juillet

Symphony in Three Movements

Katia Carranza   Carlos Guerra

Tricia Albertson    Daniel Baker                    Patricia Delgado    Renan Cerdeiro

 

Afternoon of a Faun

Jennifer Carlynn Kronenberg        Carlos Miguel Guerra

 

Tarantella

Jeanette Delgado    Kleber Rebello

 

Ballet Imperial

Mary Carmen Catoya        Renato Penteado

Patricia Delgado

Renan Cerdeiro        Didier Bramaz

 

  • Thème et variations en extrait vidéo

 

  • Ballet Impérial extrait vidéo

 

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