Le samedi, c’est ma journée danse. Entre les les pilates, mon cours de danse classique et la rencontre autour d’Apollon, heureusement que le dimanche je fais d’autres choses! Bon j’étais encore
un peu verte de ne pouvoir assister à la générale du Lac d’autant que j’avais obtenu une place. Apparemment José Martinez ne dansera pas à la première demain soir.
Brigitte Lefèvre arrive et c’est émue qu’elle parle du Sacre de Pina. Dominique Mercy est venu à l’Opéra pour remonter cette oeuvre. Il est toujours difficile de trouver les autres
pièces que l’on va associer le temps d’une soirée avec Le Sacre. Il faut des oeuvres fortes chorégraphiquement et musicalement qui ne vont pas s’effacer devant ce monstre de ballet.
Apollon rentre dans cette catégorie.
La répétition se fait avec Laurent Hilaire, Emilie Cozette, Hervé Moreau et Kathy Ernould (chef de chant). Ils vont répéter le passage où Apollon choisit définitivement sa muse Terpsichore.
Je sais à quel point Balanchine est un chorégraphe difficile, non pas qu’il y ait des chorégraphes faciles, mais la rigueur technique et les portés exigent un travail de titan. Dans le
Danser du mois de décembre, un article d’Ariane Dollfus qui a assisté à une grande leçon de technique Balanchine de Suki Schorer au CND de Pantin, explique en prenant point par point la
technique de Balanchine et c’est tout un programme auquel les danseurs ne sont pas forcément préparés. Associez à cela le perfectionnisme de Laurent Hilaire et vous sortez d’une répétition
comblés !
Ce que j’aime chez Laurent Hilaire c’est sa formidable capacité à transmettre des énergies, des intentions, des nuances. Pour cela, lui aussi utilise tout son corps, au risque même de craquer son
pantalon, ce qui amuse la salle. Il chante, tape des pieds, accompagne les danseurs dans leurs mouvements. C’est un ballet à lui tout seul. Sa douceur envers les deux timides interprètes est sa
marque de transmission. Emilie Cozette suit avec rigueur les mots du maître. Humble, elle marque tous les pas à chaque remarque, reproduit les intentions. Depuis le début de l’année, c’est une
danseuse bien différente de celle que je connaissais avant. Je la redécouvre avec plaisir. En fait, je revois la belle danseuse qui m’avait marquée dans Le songe de Médée d’Angelin
Preljocaj. Là elle est une muse malicieuse qui joue avec un jeune Apollon charmé. Emilie Cozette est une belle interprète qui progresse avec maturité. C’est un parcours intéressant à suivre.
Quant à Hervé Moreau, je suis bien contente de le voir à nouveau sur pieds ! La dernière fois c’était il y a deux ans pour la soirée Lifar/Petit/Béjart dans Suite en Blanc. On le sent timide, voire même un brin effacé au début de la
répétition. Mais quand il s’agit de devenir un dieu et qu’il doit faire le tour de la salle après son « sacre », Apollon prend le dessus sur Hervé Moreau. Il domine l’amphithéâtre avec un certain
aplomb.
Laurent Hilaire nous fait rire quand il corrige Emilie Cozette qui doit s’assoir sur les genoux d’Hervé Moreau avec le plus de naturel possible, comme si l’assise était confortable. Il corrige
longuement des détails comme les doigts qui se connectent au début du duo, ou encore l’angle des coudes de la muse sur lesquels vient se poser délicatement la tête d’Apollon. La répétition est
très bien dirigée, on grapille même d’autres passages que le duo a proprement dit. Je ne pourrai pas assister à la séance de travail, je suis très pressée d’aller à cette soirée contemporaine…
Extrait vidéo d’Apollon
Je vous rejoins tout à fait sur l’évolution d’Emile Cozette. Nous sommes plusieurs amateurs à constater avec plaisir les progrès accomplis, notamment en légèreté de danse et en
théâtralité…Je faisais partie de ses détracteurs, je suis à présent une inconditionnelle et son cygne était très attachant.