Ça cogne et ça réveille ! Whou quel spectacle ! Mourad Merzouki nous met KO avec son nouveau spectacle. Il nous présente aussi une troupe renouvelée, avec une jeune femme perdue au milieu de tous
ces hommes. Perdue pas tant que ça, car la belle Magali Duclos se défend très bien. Le spectacle s’ouvre sur un ring de boxe entouré des quatre musiciens du Quatuor Debussy. La musique commence,
lumière très forte au dessus du ring, on s’y croirait ! Les musiciens semblent les arbitres de ce match qui débutent. Des gants de boxes nous saluent ça et là au dessus du ring. La scène
ressemble à un dessin animé. On dirait que ces petits gants ont une véritable conservation ; ils se chamaillent, se frottent, se bousculent pour se faire une place dans ce petit espace. Tout à
coup, le rideau s’abaisse et une masse de corps apparaît. On ne sait pas combien ils sont, on aperçoit des bras emmêlés, des jambes, des coudes, quelques visages entre tout ça. Peu à peu, ils
essayent de se sortir de ce ring, c’est chacun pour soi et avec les gants c’est encore plus difficile. Les voilà qui un à un se dégagent des élastiques aussi rouges vifs. Le combat peut commencer
mais pas sans la pièce maîtresse de ce jeu de luttes : l’arbitre. On se retrouve plongé dans un univers burlesque avec ce gros culbuto qui rebondit au gré des coups que lui mettent les boxeurs.
C’est efficace tout de suite et le public rit beaucoup. Jugez par vous mêmes :
©Michel Cavalca
Nous allons ensuite de surprises en surprises. Mourad Merzouki frappe dans un punching ball qui s’apparente de plus en plus à son adversaire. Par transparence le rideau de fond laisse apparaître
ce personnage imaginaire qu’il se construit mentalement. S’ensuit un tableau superbe avec des poires fixées sur des support en fer forgé (tout le décor est fait en fer forgé) qui fait danser les
boxeurs autour de cet accessoire d’entraînement d’une façon bien à eux. Ils sautent, passent en dessous, maintiennent les poires au sol. Le jeu est de ne jamais se laisser faire et d’avoir
toujours un oeil sur son adversaire qu’il soit un objet ou un homme.
Merzouki joue avec l’espace de façon subtile dans cette pièce. Il transforme le ring à mesure que la chorégraphie se tisse. Les musiciens sur leur trône de fer forgé cadrent souvent l’espace de
combat. Parfois c’est l’association de deux danseurs qui étirent des fils élastiques rouges depuis la chaise d’un musicien et qui se baladent dans l’espace, qui forme un ring bougeant au gré des
coups. Un halo de lumière suffit au jeune (et talentueux!) Teddy Verardo pour être sur le ring et mener un combat seul face à lui même.
J’ai passé un très bon moment, les saluts sont généreux, comme à son habitude avec cette compagnie qui n’hésite pas à offrir quelques démonstrations plus « acrobatiques » au public. Merci à
Chaillot pour son offre « une place achetée, une place offerte » qui m’a permis de faire découvrir cette compagnie à une amie. Bravo à Mourad Merzouki (qui est par ailleurs un excellent danseur) et
sa compagnie !
En sortant, deux jeunes femmes discutent. « Maintenant le hip hop c’est chez les bourgeois! ». J’ai encore la douce illusion de croire que la danse est universelle, peu importe d’où elle vienne.
Le site Compagnie Käfig
Les photos de Laurent Phillipe sur FEDEPHOTO
- Revue de presse
Cliquez sur les liens pour lire les articles :
Lemonde.fr Une vision planante
des rites et apparats de la boxe.
Le Progrès : Victoire
au poing mais sans KO
Le
Parisien.fr : L’hommage burlesque de Merzouki au noble art
Libélyon : interview de Mourad Merzouki,
itinéraire d’un enfant que la danse a gâté.
Paris Match: le hip hop
quitte la rue
Le petit bulletin :
l’uppercut !
La croix : entre humour et émotion, le hip hop affiche de belles couleurs
Sur ARTE live web, vous pouvez voir le spectacle pendant encore 60 jours. Il vous suffit de cliquer ici.
Direction artistique et chorégraphie Mourad Merzouki
Conception musicale Quatuor Debussy et AS’N
Interprétation musicale Quatuor Debussy : Christophe Collette (violon), Vincent Deprecq (alto), Dorian Lamotte (violon), Seok Woo
Yoon (violoncelle)
Interprétation Rémi Autechaud, Guillaume Chan Ton, Aurélien Desobry, Magali Duclos, Frédéric Lataste, Mourad Merzouki, David Rodrigues, Steven Valade, Teddy Verardo
Lumières Yoann Tivoli, assisté de Nicolas Faucheux et Julie-Lola Lanteri
Scénographie Benjamin Lebreton avec la collaboration de Mourad Merzouki
Costumes Emilie Carpentier, assistée de Pierre-Yves Loup-Forest et Mathilde Boulay
Construction Patrick Lerat
Peintures Camille Courier et Benjamin Lebreton
Régie lumière Cécile Robin
Régie son Emmanuel Sauldubois
Régie plateau François Michaudel
Production Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig
Coproduction Biennale de la Danse de Lyon, Théâtre National de Chaillot, Maison des Arts de Créteil, Espace Albert Camus de Bron
Avec le soutien du Quatuor Debussy et de Musique nouvelle en liberté
Le Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig est subventionné par la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France – Ministère de la Culture et
de la Communication, le Conseil Général du Val-de-Marne et la Ville de Créteil.
Il reçoit le soutien de la Fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets et l’aide de Culturesfrance pour ses tournées internationales.