Le petit rat

Polina, un film d’Angelin Preljocaj et Valérie Muller

Aujourd’hui, sort en salles le film Polina – danser sa vie – de Valérie Muller et Angelin Preljocaj. Ce film est adapté de la bande dessinée de Bastien Vives. J’avais beaucoup apprécié la bande-dessinée, et j’appréhendais un peu le film. J’appréhendais, car passer d’un livre à l’écran n’est pas toujours chose réussie et deuxièmement, les films de danse sont – trop – souvent remplis de clichés. J’ai vu le film mercredi dernier, je vous livre quelques impressions.

Polina l'affiche

En interview sur France inter, Bastien Vives disait que si le scénario ne lui avait pas plu, il n’aurait pas donné les droits. Le film est à l’image de la BD : il se regarde avec beaucoup de plaisir. On trouve des plans qui sont identiques à ceux de la BD, comme la couverture du livre. Ainsi des cases dont on a quelques réminiscences, nous sautent aux yeux. Les yeux de Polina, le regard d’Adrien, un peu en arrière vers elle. Le détour du lac de Sainte Croix rappelle facilement les temps de détente après la danse dessinés dans l’album. Comme dans la BD, Polina y est omniprésente. Notre regard est sur elle.
Les décors sont somptueux : la Russie entre neige et usine nucléaire, les salles de danse, le très beau pavillon noir.

Le choix de filmer en scope – pour avoir les corps en entier dans certaines scènes – permet de voir très lisiblement les chorégraphies quand cela est nécessaire. Les deux réalisateurs ont aussi fait le choix de nombreux gros plans, sur le visage de l’héroïne notamment. On espère plonger dans ses pensées, comprendre cette chose qui l’attire toujours vers autre chose.

polina

L’histoire a été quelque peu modifiée, mais cela ne change pas la dynamique du scénario. On suit la vie de cette jeune fille, atypique, différente depuis l’enfance. Peut être est-ce cela d’avoir une âme d’artiste. C’est éprouver le monde autrement. C’est avoir des rapports aux autres différemment. C’est observer pour s’imprégner. L’histoire de Polina, c’est celle d’une jeune fille qui se construit avec ses réussites, ses détours et ses échecs. Entourée par les hommes de sa vie, son père, son professeur, ses amants, ses patrons, elle se fraye un chemin, dansant ça et là avec ses sentiments et ses choix.

Anastasia Shevtsova a ce visage, rond et doux, qui tranche avec un regard aiguisé sur le monde qui l’entoure. Elle est assez troublante et très crédible dans le rôle. Ses partenaires de jeu n’ont pas à pâlir non plus. Niels Schneider est celui qui m’a le plus impressionné : il a beaucoup travaillé en apprenant la danse aux côtés des danseurs de Preljocaj. On retrouve la fougue de Jérémie Bélingard, celle que l’on voyait sur scène il y a longtemps. Je l’ai trouvé excellent et le voir danser est un plaisir non dissimulé.

Si vous avez aimé la BD, vous aimerez le film. On suit avec beaucoup de plaisir la construction de cette jeune fille, ses doutes, ses joies, ses peines. On est ému par cette douce créature qui parvient petit à petit à devenir ce qu’elle est : une femme qui danse.

Jérémie Bélingard était dans le Nouveau Rendez-vous, l’émission de Laurent Goumarre, clic 

Bastien Vivès était l’invité d’Augustin Trapenard, clic

Des photos sur ma page facebook, clic

Concours de promotion femmes 2016

Les 4 et 5 novembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé d’Aurélie Dupont (directrice de la danse), Clotilde Vayer (Maître de ballet associé à la direction de la Danse), Ghislaine Thesmar (Danseuse étoile et pédagogue), Ana Lagune (Danseuse, chorégraphe et pédagogue), Fabrice Bourgeois (maître de ballet – suppléant), Amandine Albisson (danseuse étoile), Josua Hoffalt (danseur étoile), Charline Giezendanner (sujet), Aurélia Bellet (sujet), Alexandre Labrot  (quadrille). Retour sur le concours hommes. La chronique ne reflète que mon avis personnel.

  • 10h Quadrilles femmes 

1 poste de coryphée. Classement :

  1. Camille Bon, promue
  2. Claire Gandolfi
  3. Ambre Chiarcosso
  4. Caroline Osmont
  5. Camille de Bellefon
  6. Amélie Joannidès

Variation imposée : La Belle au bois dormant, prologue, variation de la 6ème fée, Rudolf Noureev

camille-bon

Les variations libres des candidats :

Sofia Rosolini : In the middle somewhat elevated, William Forsythe
Victoire Anquetil : Don Quichotte, acte II, variation de Dulcinée/Kitri, scène de la vision, Rudolf Noureev
Camille Bon : Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Ambre Chiarcosso : Raymonda, acte II, variation d’Henriette, Rudolf Noureev
Julia Cogan : The Four Seasons, variation du printemps, Jerome Robbins
Camille de Bellefon : Suite en blanc, la cigarette, Serge Lifar
Eugénie Drion : Suite en blanc, pas de cinq, Serge Lifar
Lucie Fenwick : Vertiginous Thrill of Exactitude, William Forsythe
Claire Gandolfi : La nuit de Walpurgis, George Balanchine
Marion Gautier de Charnacé : Grand Pas, Twyla Tharp
Clémence Gross : Diane et Acteon, Agrippina Vaganova
Awa Joannais : Le Sacre du printemps, variation de l’Elue, Maurice Béjart
Amélie Joannidès : Sylvia, pas de deux, George Balanchine
Héloïse JocquevielVertiginous Thrill of Exactitude, William Forsythe
Caroline OsmontIn the middle somewhat elevated, William Forsythe

Mes impressions : La variation de la 6ème fée a plutôt convenu à cette classe de danseuses. Quelques tremblements dans la diagonale qui remonte avec les piqués et le tour en dedans, mais dans l’ensemble, les danseuses s’en sont bien sorties. Parmi les candidates solides, on aura remarqué Victoire Anquetil (une belle interprétation, de magnifiques ports de bras), Eugénie Drion (elle aussi de beaux bras, elle respire jusqu’au bout des poignets, c’est très élégant), Claire Gandolfi, très à l’aise dans l’exercice, et Amélie Joannidès, toujours aussi pétillante en scène. Camille Bon était la plus solide ce jour là techniquement. On sent un gros travail de préparation, qui a payé. Si jeune et déjà si assurée, avec un port de tête altier… A suivre !
Elle a voulu d’ailleurs confirmer ses qualités techniques avec son choix de variation libre : c’est propre, bien éxécuté et cela lui va bien. Victoire Anquetil passe à côté de Dulcinée, et c’est dommage, car son imposée était vraiment bien. J’ai trouvé Eugénie Drion très belle dans le Lifar, elle n’est pas classée, bon… Un peu comme si le jury l’avait oubliée. Nombreuses sont les candidates à avoir choisi Forsythe. Celle qui brille le plus dans le « style » Forsythe fut Lucie Fenwick. J’ai aussi apprécié la prestation d’Héloïse Jocqueviel ; un peu verte, mais cette fille a quelque chose de touchant, une espèce de délicatesse hors du temps.

Un poste de coryphée, cela doit être très dur pour bon nombre de danseuses qui commencent à avoir de l’ancienneté dans cette classe.

  • 11h40 Coryphées femmes

1 poste de sujet. Classement :

  1. Alice Catonnet, promue
  2. Letizia Galloni
  3. Roxane Stojanov
  4. Sophie Mayoux
  5. Jennifer Visocchi
  6. Juliette Hilaire

Variation imposéeLa Belle au bois dormant, acte I variation d’Aurore, Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa.

alice-catonnet

Les variations libres des candidates :

Aubane Philbert : Roméo et Juliette, Acte I, variation du bal, Rudolf Noureev
Charlotte Ranson : La maison de Bernarda, variation de la soeur bossue, Mats Ek
Roxane Stojanov : Bhakti III, Maurice Béjart
Jennifer Visocchi : Carmen, variation de la Chambre, Roland Petit
Laure-Adélaïde Boucaud : Dances at a gathering, variation de la danseuse en vert, Jerome Robbins
Alice Catonnet : Emeraudes/Joyaux, 1ère variation, George Balanchine
Letizia Galloni : La nuit de Walpurgis, George Balanchine
Emilie Hasboun : Les mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Juliette HilaireLes mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Sophie Mayoux : La Bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev

Mes impressions : Le frisson a traversé la salle quand Letizia Galloni est tombée. Oui sur le papier, au vu de ses distributions, de son talent, c’était son année. A part sa chute, on peut tout de même dire que sa variation d’Aurore était parfaite. Quelle délicatesse ! Quelle personnalité ! Sa nuit de Walpurgis était aussi de toute beauté, quel dommage.

Alice Catonnet n’a pas démérité. Son concours était lui aussi très réussi. C’est une Aurore délicate, avec des qualités de ballerine indéniables. Dans Emeraudes, elle a proposé quelque chose de vraiment très intéressant. C’était précis, élégant et très agréable à regarder. C’est une jolie promotion.

Le reste de la classe a proposé des prestations intéressantes. Jennifer Visocchi danse une Carmen très autoritaire qui ne manque pas de sensualité. Roxane Stojanov est sublime dans Bhakti III (absolument sublime). Charlotte Ranson offre un beau moment de Mats Ek : c’est un répertoire qu’elle a beaucoup dansé et elle y est très à l’aise. Juliette Hilaire est émouvante et intrigante dans Les mirages.

  • 14h30 Sujet femmes

1 poste de première danseuse. Classement :

  1. Sae Eun Park, promue
  2. Marion Barbeau
  3. Eléonore Guérineau

Variation imposée : Don Quichotte, Acte II, scène de la vision, variation de Dulcinée/Kitri, Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa.
sae-eun-park

Variations libres des candidates :

Sae Eun Park : Paquita, acte II, variation du Grand Pas, Pierre Lacotte
Silvia Saint Martin : Other Dances, 1ère variation, Jerome Robbins
Ida Viikinkoski : Notre-Dame de Paris, acte I, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Séverine Westermann : La bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev
Marion BarbeauOther Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Héloïse Bourdon : La Maison de Bernarda, variation de la servante, Mats Ek
Fanny GorseOther Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Eléonore GuérineauOther Dances, 1ère variation, Jerome Robbins

Mes impressions : Un certain nombre de passionnés atttendaient la promotion d’Héloïse Bourdon. Mais c’était sans compter sur la prestation techniquement brillante de Sae Eun Park, qui un peu à la manière d’Alice Renavand, a voulu montré ce qu’elle avait dans le ventre.
Héloïse Bourdon est descendu de pointes pendant la diagonale, ce qui lui coûte une éventuelle promotion. D’autres diront que c’est sa variation libre. Je ne crois pas à cette hypothèse, dans la mesure où elle a fait un vrai choix, a voulu montrer qu’elle savait faire plusieurs choses.
Pour ma part, j’ai adoré le concours d’Eleonore Guérineau : je trouve cette danseuse passionnante. Elle dégage quelque chose qui me plait beaucoup, elle a un regard qui capte le public et son travail technique est impressionnant. Toute la classe a signé de belles variations : les Robbins étaient bien éxécutés. Marion Barbeau montre une nouvelle fois son charisme en scène et ses belles lignes. Fanny Gorse est aussi à l’aise dans l’exercice, je trouve étonnant qu’elle n’ait pas été classée.

Bravo à toutes les artistes, promues ou non, qui font la beauté et la grandeur de cette compagnie !

Gagnez des places pour Polina, le film !

Chères lectrices, chères lecteurs,

Je vous propose un petit concours pour gagner des places pour aller voir Polina – Danser sa vie le film. Adapté du roman graphique de Bastien Vives, le film raconte l’histoire de Polina danseuse. Il a été réalisé par Angelin Preljocaj et Valérie Müller. Jérémie Bélingard, danseur étoile de l’Opéra de Paris joue dedans aux côtés de Juliette Binoche, Niels Schneider et la jolie Anastasia Shevtsova.

« Russie, dans les années 90. Portée depuis l’enfance par la rigueur et l’exigence du professeur Bojinski, Polina est une danseuse classique prometteuse.
Alors qu’elle s’apprête à intégrer le prestigieux ballet du Bolchoï, elle assiste à un spectacle de danse contemporaine qui la bouleverse profondément. C’est un choc artistique qui fait vaciller tout ce en quoi elle croyait.
Elle décide de tout quitter et rejoint Aix-en-Provence pour travailler avec la talentueuse chorégraphe Liria Elsaj et tenter de trouver sa propre voie. »

Polina l'affiche

Je vous fais gagner 5×2 places pour aller voir ce film ! Pour cela, rien de plus simple : il suffit de me suivre sur Instagram () et de poster une photo avec le #PolinaDansersavie en me mentionnant. Dites-moi en photo ce que veut dire « danser sa vie » pour vous ! Les plus belles photos gagneront 2 places ! Sortie du film du 16 novembre !

Concours de promotion hommes 2016

Les 4 et 5 novembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé d’Aurélie Dupont (directrice de la danse), Clotilde Vayer (Maître de ballet associé à la direction de la Danse), Ghislaine Thesmar (Danseuse étoile et pédagogue), Ana Lagune (Danseuse, chorégraphe et pédagogue), Fabrice Bourgeois (maître de ballet – suppléant), Amandine Albisson (danseuse étoile), Josua Hoffalt (danseur étoile), Charline Giezendanner (sujet), Aurélia Bellet (sujet), Alexandre Labrot  (quadrille). Retour sur le concours hommes. La chronique ne reflète que mon avis tout personnel.

  • Quadrilles Hommes 10h

2 postes de coryphées à pourvoir. Classement :

  1. Francesco Mura, promu
  2. Thomas Docquir, promu
  3. Axel Magliano
  4. Chung-Win Lam
  5. Simon Le Borgne
  6. Isaac Lopes Gomes

Variation imposée : Don Quichotte, Basilio, 2ème variation de l’acte I, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.

thomas-docquir

Les variations libres des candidats 

Jean-Baptiste Chavignier : Tchaikovski, pas de deux, George Balanchine
Cyril Chokroun : Grand Pas Classique, Victor Gsovsky
Antonio Conforti : Manfred, Rudolf Noureev
Thomas Docquir : Suite en blanc, la Mazurka, Serge Lifar
Julien Guillemard : Giselle, acte I, variation d’Hilarion, Mats Ek
Chun-Wing LamLa Belle au bois dormant, troisième variation du Prince de l’acte II, Rudolf Noureev
Simon Le Borgne : Le rire de la lyre, José Montalvo
Isaac Lopes Gomes : Le Lac des cygnes, variation lente de Siegfried, Rudolf Noureev
Axel Mogliano : La Bayadère, Solor Acte II, Rudolf Noureev
Antonin Monié : Pas./Parts, William Forsythe
Francesco Mura : Esmeralda, Variation du pas de deux, Marius Petipa.

francesco-mura

Mes impressions : La variation imposée était particulièrement difficile avec des assemblés qui ont causé bien des déséquilibres aux candidats. Les réceptions étaient délicates. Néanmoins, la force de cette classe c’est sa grande énergie, sa volonté d’être en scène seul et de ce côté-là, les candidats ont été excellents. Je ne connais pas eu peu tous ces jeunes danseurs, le concours est pour cela génial, car il nous permet de les découvrir un peu plus.
Parmi eux, j’ai été particulièrement sensible aux personnalités de Simon Le Borgne et Julien Guillemard. J’avais déjà été frappée par le charisme du premier dans Les applaudissements ne se mangent pas et là, seul en scène, il confirme une forte présence qui ne manque pas d’une belle technique. Il a de très belles lignes, et ses assemblés étaient plutôt réussis. Quant à Julien Guillemard, j’ai trouvé son Hilarion très intéressant. Dommage qu’il ait raté son tour final dans la variation imposée car je l’avais trouvé à la hauteur de la tâche.
Thomas Docquir danse assez grand et cela lui permet de présenter une variation imposée plutôt propre. Dans sa libre, il confirme ses belles qualités techniques. A ce jeu-là, il y en a un qui impressionne, c’est Chun-Wing Lam. C’est un danseur très appliqué. Il n’aurait pas fait pâle impression si il avait dansé sa libre avec les coryphées. Francesco Mura montre beaucoup de détermination et lui aussi, est un de ceux à qui la variation imposée pose le moins de difficulté.

  • Coryphées hommes 11h30

1 poste de sujet à pourvoir. Classement :

  1. Paul Marque, promu
  2. Pablo Legasa
  3. Antoine Kirscher
  4. Mathieu Contat
  5. Yvon Demol
  6. Mickaël Lafon

Variation imposéeLa Belle au bois dormant, troisième variation du Prince de l’acte II, Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa.

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Variations libres des candidats

Matthieu Botto : Sept danses grecques, Maurice Béjart
Mathieu ContatLa Bayadère, Solor Acte II, Rudolf Noureev
Yvon Demol : Appartement, Séquence de la télévision, Mats Ek
Antoine Kirscher : Etudes, Mazurka, Harald Lander
Mickaël Lafon : MC 14/22, Angelin Preljocaj
Pablo LegasaDon Quichotte, Basilio, 1ère variation de l’acte I, Rudolf Noureev
Paul Marque : Marco Spada, Acte II, Pierre Lacotte

Mes impressions :  Hugo Vigliotti était blessé, vous imaginez ma déception ! Lui qui nous fait toujours de si beaux concours et puis, il serait temps qu’il devienne sujet. Passé ma déception, c’est juste 7 danseurs qui se sont présentés au concours. Peu, en somme. Là aussi, une imposée pas facile : Aurélie Dupont a fait le choix du 100% Noureev, donc des variations difficiles, qui permettent de voir tout de suite, qui s’en sort et peu monter.
Techniquement, Paul Marque a dominé sa classe. Un prince impeccable, suivi d’un Marco Spada, très maîtrisé. Il continue sur sa lancée de Varna, il est très en forme et le démontre encore une fois. Rien à dire sur cette promotion très logique. J’ai personnellement un petit faible pour Pablo Legasa, qui a une belle prestance en scène et des arabesques infinies. Mention spéciale à Mickaël Lafon qui a offert un très beau moment de danse au milieu du stress du concours.

  • Sujets hommes 13h45 

1 poste de premier danseur. Classement :

  1. Germain Louvet, promu
  2. Marc Moreau
  3. Jérémy-Loup Quer
  4. Fabien Revillion
  5. Yann Chailloux
  6. Sébastien Bertaud

Variation imposée : La Belle au bois dormant, variation lente du Prince, acte II, Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa.

germain-par-julien

 Variations libres des candidats 

Jérémy-Loup Quer : Carmen, variation de Don José, Roland Petit
Fabien Revillion : Etudes, Mazurka, Harald Lander
Daniel Stokes : Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Sébastien Bertaud :  Push comes to shoves, Twyla Tharp
Yann Chailloux : Dances at the Gathering, 1ère variation de l’homme en brun, Jerome Robbins
Germain LouvetEtudes, Mazurka, Harald Lander
Allister Madin : Speaking in Tongues, Paul Taylor
Marc MoreauDances at the Gathering, 1ère variation de l’homme en brun, Jerome Robbins

Mes impressions : Au défilé, j’étais surprise de voir Germain Louvet sur la ligne des sujets. N’ayant pas vu cette classe l’année dernière, je n’avais pas enregistré l’information que Germain Louvet était encire sujet. Rien d’étonnant à ce qu’il soit promu : il brille dans tous ses rôles depuis l’année dernière. Son Roméo était fascinant, dans Forsythe, il était remarquable aux côtés de Ludmila Pagliero. Je ne doute pas qu’il sera un Siegfried parfait. Il signe un concours impeccable, résistant à la difficile variation lente du prince de La Belle. Sa Mazurka renforçait sa virtuosité technique et son approche artistique de la danse classique. C’est là aussi une belle promotion.
Les danseurs ont survécu à la variation du prince… le public aussi ! J’ai particulièrement aimé le concours de Daniel Stokes, que j’ai trouvé très romantique, teinté d’une forme de mélancolie. Sébastien Bertaud a apporté un grain de folie au milieu de tous ces princes.

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Bravo à tous les artistes, promus ou non, qui font la beauté et la grandeur de cette compagnie !

J’ai testé la barre aquatique !

Dimanche dernier, je suis allée tester une séance de barre aquatique. C’est quoi ? Ça se passe comment ? C’est pour qui ? Réponses.

La barre aquatique est une idée née un été entre danseurs – Leila Dilhac et Gregory Dominiak –  dans la piscine. S’amusant à faire des exercices de barre dans l’eau, très vite les danseurs, remarquent que les exercices leur font du bien. Avec Jean-Christophe Guillaumot, kinésithérapeuthe qui connait parfaitement la danse, ils commencent à monter des exercices, travailler la forme du cours.

piscine de la barre aquatique

On commence le cours par des petits exercices pour réveiller le corps. Etirement de la colonne vertébrale, renforcement des appuis, ports de bras. Puis on attaque la barre à proprement dite. Les pliés, puis les dégagés. Les sensations sont différentes que dans l’air. Les rapports aux muscles sont inversés. On peut travailler la résistance, par exemple dans un battement tendu, on va pouvoir appuyer contre quand on ramène la jambe à terre. A l’inverse, les jambes tiennent toutes seules en l’air sans effort. Comme on fait travailler les muscles de freinage, à l’inverse du cours traditionnel, on renforce les muscles qui protègent des blessures. Un vrai complément au cours classique !

J’ai une entorse depuis 2 mois et des problèmes de hanche. Dans l’eau, tous les mouvements qui me posent problème n’en sont plus. Je peux placer ma jambe à la seconde sans effort et sans ce pincement que je ressens d’ordinaire. Un vrai plaisir !

Après les ronds de jambes, place aux grands battements, puis au travail de relevés. On s’essaie à des équilibres, les sensations sont différentes, on ne peut pas tricher dans l’eau. Pas question de se tordre ou de mal placer son poids du corps, car là ça ne marche pas. Si on est en forme, on ferme les yeux, pour mieux ressentir la position juste.

On passe ensuite aux étirements. Ce n’est pas parce que l’on est dans l’eau qu’il faut négliger cet aspect là. Etirements des quadriceps ou grand écart avec frites qui tiennent les jambes ! C’est agréable, ce n’est pas agressif pour le corps.

On termine le cours par un temps de relaxation. On flotte, le corps tenu par des frites, en écoutant une musique de ballet. L’eau est chaude, c’est une super manière de terminer un cours de danse.

Ce que j’ai trouvé génial :

  • le cours avec des professionnels : Leïla Dilhac, Grégory Dominiak et Claire Gandolfi sont passionnés et passionnants. Leur expertise de danseurs de l’Opéra fait d’eux d’excellents professeurs (ils sont titulaires en plus du DE).
  • le cours presque privé. On ne peut pas être plus de quatre dans le bassin. On est bien corrigé, on est presque comme dans un cours individuel.
  • le travail sans miroir : on fait plus attention à ses sensations. L’eau arrive à la taille, on est obligé de se monter et on se concentre sur sa posture.
  • la sensation d’allongement, et de douceur dans le rapport au corps.

Le lendemain, de bonnes courbatures dans les fessiers, mais moins douloureuses que lors de la reprise de la danse en septembre. Comme toutes les disciplines dans l’eau (natation, aquagym, aquabike yoga & cie), la barre aquatique permettra de mieux modeler votre silhouette, plus rapidement que sur terre et sans agresser les articulations.

Le cours coute 45€ (il existe des carnets, mais aussi des formules avec massage ou pilates). Il s’adresse à tous : que vous n’ayez jamais fait de danse, ou que vous en faites, un peu, beaucoup. Le cours est personnalisé au niveau de chacun.

Il y a 5 cours le dimanche, il y en aura bientôt le lundi.

© CamilleStudio Grégory corrige la position de mes omoplates

© CamilleStudio
Grégory corrige la position de mes omoplates

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La barre aquatique, tous les dimanches au 16 rue des Grands Augustins, Paris 6ème.

©CamilleStudio Leila nous montre les exercices.

©CamilleStudio
Leila nous montre les exercices.